WHAT A MESS: A LIL’ BIG OL’ ROCK N’ ROLL BAND FROM BZH (2016)

Xavier Quémet fait à nouveau parler de lui. Enfin, à nouveau, c’est une façon de parler car il a toujours exercé une activité musicale fournie avec de nombreux concerts en Bretagne et dans toute la France. Fondateur du groupe Bounty Hunter (on se demande bien où il est allé chercher ce nom) qui a fait parler la poudre dans la deuxième moitié des années 80, il est resté fidèle à ce bon vieux rock sudiste, ainsi qu’au hard rock d’ailleurs. Avec un bassiste et un batteur aussi balaises que lui, musicalement et musculairement parlant (le groupe s’est lui-même défini comme « 350 kilos de rock »), il sort un disque qui rend hommage à cette musique que nous adorons tant en reprenant divers standards du rock. Xavier s’éclate sur AC/DC (« Touch too much » et une bonne version de « Shoot to thrill » à la guitare acoustique) et reprend superbement le « Old man » de Neil Young. Il n’oublie pas non plus le « Southern rock » et lâche un excellent solo de gratte sur « Swamp music » de Lynyrd Skynyrd. Il propose également une version personnelle assez réussie de « Free bird ». Par contre, si le solo de « Child in time » de Deep Purple tape fort, une réserve doit être émise au niveau de la voix. En effet, il est très difficile de chanter les parties vocales aiguës de Ian Gillan et ce qui peut passer en concert ne pardonne pas forcément sur disque. Un autre morceau du Pourpre Profond serait peut-être mieux ressorti. Cette petite remarque n’enlève rien au fait que Xavier possède une voix taillée pour le rock'n’roll, qu’il manie sa guitare de façon très efficace et que le reste de sa production se défend bien également.

Cet album sympathique fait donc passer un bon moment à l’auditeur mais n’empêche pas certaines interrogations. Pourquoi avoir concocté une galette uniquement composée de reprises ? Connaissant le talent de Xavier, on aurait bien aimé savourer des titres originaux. Xavier n’avait-il pas suffisamment de morceaux en stock ? Ces reprises revêtent-elles une signification particulière à ses yeux ? Les séances d’enregistrement coûtant relativement cher, le groupe a-t-il préféré s’en tenir à des chansons qu’il connaissait par cœur pour réduire le temps passé en studio ? Une bonne interview des familles devrait répondre à ces questions. En attendant, si les mecs de What A Mess passent en concert près de chez vous, vous pouvez y aller les yeux fermés. Vous prendrez du bon temps et vous verrez sur scène un survivant de la grande époque. Avec Xavier Quémet, le ROCK s’écrit en majuscules !

Olivier Aubry